Courts-métrages de fiction
Dernière réalisation
Se lever, 4’08, 2020
Ne pas arriver à sortir de son lit, être seul pendant le confinement, continuer sa vie pendant que ça ne tourne pas rond… Pouvoir enfin se lever, pour un monde meilleur après la pandémie du covid-19.
Écriture et réalisation : Jérémy Zucchi
- Interprétation, tournage et postproduction : Jérémy Zucchi
- Musique : Émilie Souillot
- Format : HD 1080p, 16/9, noir-et-blanc et couleurs
- Matériel de tournage : Lumix GH4, Zoom H5, pied
- Citations : L’enfermement planétaire, essai d’André Lebeau (Gallimard, 2008) ; Tous les internets, émission du 27 mars 2020 (ARTE)
Intentions
Il s’agissait avec Se lever de proposer une métaphore du confinement, cette période étrange, jamais éprouvée, d’enfermement pour notre bien. Le dédoublement de soi s’est rapidement imposé comme une manière d’évoquer par l’absurde la solitude et de cristalliser en quelques situations ce qui pouvait être éprouvé au cours du confinement. Il s’agissait d’utiliser au mieux la technique pour construire une métaphore.
Se lever a été pensé comme une rêverie éveillée, sans distinction claire de ce qui relève de la réalité ou du rêve. Et pour cause, en cette période troublante, le monde a semblé basculé dans le cauchemar et, pour certains, la rêverie. Le noir et blanc s’est imposé à la fois en raison des contraintes techniques d’éclairage que pour permettre au rêve et à la réalité de se fondre, sans distinction visuelle de l’un ou de l’autre.
Les contrastes de noir et de blanc ont été travaillés avec pour objectif d’évoquer une atmosphère légèrement expressionniste ; il s’agissait pour moi, ainsi, de rendre hommage aux temps anciens du cinéma afin d’évoquer le présent. L’incrustation du témoignage de soignante en couleurs a pour but, au contraire, de faire jaillir l’actualité dans ce mini-monde intime, cette monade schizophrénique.
Tournage
Se lever a été réalisé en avril 2020 avec un Lumix GH4 dans les conditions du confinement, c’est-à-dire aussi solitairement que son personnage principal, à l’exception de la musique composée à distance par Émilie Souillot.
Postproduction
Jérémy Zucchi a tenu à ce que les technique utilisées demeurent celles de Méliès, aidées et étendues par le tournage en 4K et le montage numérique. En effet, le recours à des effets spéciaux dans le but de dédoubler le personnage ne devait pas faire ressembler à une démonstration technique mais servir la métaphore du film, la constituer d’une manière purement cinématographique.
Le son a été travaillé de manière à rendre compte de l’acuité auditive accrue en cette période presque silencieuse du confinement, ainsi que pour figurer l’importance de ses enjeux au cours de la séquence de superposition des voix (au téléphone et de l’ordinateur).
Courts-métrages d'études
Une Meilleure Jeunesse, 19’54, 2006
Un jeune homme à la vie monotone est fasciné par une jeune femme dont il a entrevu le regard dans un bar. À travers les reflets des vitres du métro, elle aussi remarque cet homme inconnu.
Écriture et réalisation : Jérémy Zucchi, Clémentine Delignières et Julien Carchon
- Interprétation : Camille Régnier, Xavier Picou, Bryan Eliason
- Image et sons : Jérémy Zucchi, Clémentine Delignières et Julien Carchon avec le matériel de l’Université Lumière Lyon-2
- Montage et mixage : Jérémy Zucchi
- Musique : Étienne Rousseaux et Paul Gandon
- Format : DV, 4/3 Letterbox, couleurs
- Matériel de tournage : Panasonic DV 3CCD, magnétophone numérique, perche, pied
- Citations : La Nouvelle jeunesse, Poèmes frioulans (1941-1974), recueil de Pier Paolo Pasolini (Gallimard, 2003) ; Les Feux de la rampe, film de Charles Chaplin (United Artists, 1952)
Les Absents, 30′, 2008
Une femme en deuil erre entre le présent et son passé dans son appartement. Elle doit affronter sa mémoire et la mort pour renaître.
Écriture et réalisation : Cécile Desbrun et Jérémy Zucchi
- Interprétation : Cécile Giroud et Ivan Gouillon
- Image et lumière : Jérémy Zucchi avec le matériel de l’Université Lumière Lyon-2 et le matériel d’éclairage généreusement prêté par Farid Lakkimi
- Son : Marie Matchury et Daniel Capeille
- Postproduction : Jérémy Zucchi
- Musique : Etienne Rousseaux et Sébastien Cosson
- Format : DV, 4/3 Letterbox, couleurs
- Matériel de tournage : Panasonic DV 3CCD, magnétophone numérique, perche, pied, PAR 150
Contexte de réalisation
Une Meilleure Jeunesse et Les Absents sont deux films en seconde et troisième année de licence d’Arts du Spectacle à l’Université Lumière Lyon-2, en collaboration avec des étudiants (Cécile Desbrun, Julien Carchon, Clémentine Delignières), dans le cadre d’ateliers de réalisation dirigés par Rémi Fontanel et Laurent Charles.
Intentions
L’histoire du film Une Meilleure Jeunesse s’inspire des reflets dans le métro lyonnais et des échanges de regards impromptus qu’ils permettent. Fasciné par ce type d’échange, Jérémy Zucchi a eu l’idée d’en faire l’axe de symétrie d’un film à la structure double et l’a proposée à ses camarades étudiants. Comme le personnage principal du film, il travaillait alors chez McDonald’s et lisait avidement Pasolini. Tourné quelques mois plus tard, Les Absents nécessitait un développement émotionnel plus important en raison de son sujet. Il s’agit en effet de figurer le passé et le présent comme un labyrinthe, le personnage de Christelle errant dans un temps en état de stase, dans l’attente de l’acceptation de son passé.
Ses réalisateurs n’étant pas assez habile pour l’évoquer en moins de trente minutes sans sombrer dans la caricature des émotions, le scénario des Absents a été écrit afin d’utiliser au mieux les faibles moyens accordés par l’Université Lumière Lyon-2, de manière à obtenir un film suffisamment long. Le tournage en huis-clos s’est imposé et avec lui le parti-pris de marquer l’enferment, de limiter le nombre de personnages (le couple et un déménageur) et de jouer sur les voix off (messages laissés sur le répondeur). Pour que ce huis-clos ne soit pas du théâtre filmé, il a fallait créer un espace mental par des procédés purement visuels et sonores.
Tournages
Une Meilleure Jeunesse a été réalisé en avril 2006 en 4 jours et demi de tournage, sans budget hormis de quoi payer des tickets de bus et des sandwich, avec pour équipe ses trois co-réalisateurs, munis de la caméra, le pied et la perche prêtés par l’Université Lumière Lyon-2. Les Absents a été tourné fin 2007 dans des conditions identiques, sauf que cette fois-ci Jérémy Zucchi et sa co-réalisatrice Cécile Desbrun ont bénéficié de l’aide de preneurs de son ainsi que de deux projecteurs pour la lumière.
Une Meilleure Jeunesse n’aurait pu bénéficier de l’énergie de l’instant et des fulgurances du hasard s’il n’avait été tourné d’une manière très légère et libre, laissant la place à l’improvisation des comédiens. Les Absents ne pouvait pas reposer sur de tels moments volés car il s’agissait rendre compte de l’état mental d’une femme en deuil, le film possédant une construction plus complexe.
L’écriture des Absents a tenu compte de l’absence de budget et de l’ambition artistique (récit alternant passé et présent) et émotionnelle (le deuil, la mort…) recherchés. Le scénario a donc été écrit pour permettre un tournage en huis-clos avec deux acteurs, afin de se concentrer sur leur jeu et la mise en scène.
Postproductions
La postproduction d’Une Meilleure Jeunesse a été effectué en 15 jours par Jérémy Zucchi dans son douze mètres carrés, sur le logiciel Studio 9 (2 pistes d’image, 3 pistes de son). Il a débuté le montage par la fin du film, afin de savoir très tôt si l’émotion recherchée serait atteinte ou non.
Monté sur Final Cut Pro 7, Les Absents a nécessité une post-production étendue afin de repenser la narration par le montage, la voix off, le mixage et les couleurs. Le film s’est éloignée progressivement de l’esthétique naturaliste originelle.

Réaliser des courts-métrages de fiction
Jérémy Zucchi a réalisé deux courts-métrages de fiction au cours de ses études de cinéma, avant de s’orienter vers le documentaire et la recherche théorique. Il écrit, filme, monte. En 2020, l’expérience du confinement l’incite à repasser à la réalisation de fictions avec Se lever.